Les femmes et l’entreprenariat : une histoire pas si récente

Depuis quelques années, on parle beaucoup de l’entrepreneuriat féminin comme d’un phénomène nouveau, presque révolutionnaire. C’est vrai, les chiffres montrent une nette progression des femmes créant leurs entreprises, ce qui est formidable. Mais ce qui me frappe, c’est que cette « montée en puissance » des femmes dans le monde des affaires n’est pas une simple tendance actuelle. Les femmes ont toujours été des créatrices, des entrepreneuses, même si l’histoire – écrite par les hommes – a souvent négligé leur rôle.

Si l’on se replonge dans les siècles passés, on trouve des exemples de femmes qui géraient des commerces, dirigeaient des ateliers, et portaient des idées nouvelles. Que ce soit dans les échoppes des villes médiévales, les marchés locaux, ou même au sein des foyers, les femmes ont constamment pris des initiatives pour faire avancer les choses, que ce soit pour soutenir leur famille ou pour contribuer à la communauté. Pourtant, elles étaient souvent invisibles, car la société leur interdisait de s’afficher comme des figures d’autorité ou de succès en affaires. Elles étaient là, discrètes mais efficaces.

Aujourd’hui, les barrières juridiques et culturelles sont tombées, mais il reste encore beaucoup à faire pour que les femmes soient pleinement reconnues comme des leaders d’entreprises, des innovatrices et des pionnières. C’est un combat que je trouve personnellement essentiel : revendiquer notre place, non seulement dans l’entrepreneuriat mais aussi dans la société tout entière.

Je pense notamment à la pression que subissent encore trop de femmes aujourd’hui. L’idée qu’elles doivent choisir entre la carrière et la famille, entre l’ambition et le rôle traditionnel de « gardienne du foyer ». Mais pourquoi ces choix nous sont-ils imposés ? Pourquoi ne pourrait-on pas être à la fois entrepreneuse, mère, amie, tout comme tant d’hommes le font sans qu’on leur pose la question ? Ces attentes restrictives sont des reliques du passé, et il est temps de les laisser derrière nous.

Ce que je trouve fascinant, c’est de voir comment les femmes, de plus en plus, redéfinissent ce qu’être entrepreneure signifie. On sort du modèle « masculin » du chef d’entreprise qui ne pense qu’au profit et au succès à tout prix. Beaucoup de femmes que je rencontre dans mon métier de coach financier veulent un business qui ait du sens, qui respecte les valeurs de bienveillance, de collaboration et d’équité. Elles créent des entreprises pour répondre à des besoins, pour améliorer la société, et non simplement pour grimper les échelons du pouvoir.

Et c’est là que réside, selon moi, la véritable révolution de l’entrepreneuriat féminin. Non seulement nous participons à l’économie, mais nous redéfinissons les règles. Nous prouvons chaque jour que le leadership au féminin a sa propre force, une force souvent plus humaine, plus inclusive.

La société a encore du chemin à parcourir pour que l’on puisse dire que les femmes sont égales dans le monde de l’entrepreneuriat. Les inégalités salariales, le manque de financement pour les projets portés par des femmes, et la sous-représentation dans les hautes sphères décisionnelles sont encore des réalités que l’on ne peut ignorer. Mais à chaque entreprise créée par une femme, à chaque projet qui voit le jour, à chaque voix qui s’élève pour réclamer plus de justice, nous avançons vers cette égalité.

En fin de compte, l’entrepreneuriat féminin n’est pas une nouveauté. C’est un héritage que nous portons, une histoire que nous continuons d’écrire, jour après jour. Il est temps que notre société cesse de voir les femmes comme des exceptions dans ce monde et les reconnaisse enfin comme des actrices à part entière du progrès économique et social.

C’est à nous, femmes entrepreneuses, de continuer à briser les barrières, à nous soutenir mutuellement et à faire de notre histoire une évidence, et non plus une exception.